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bien que les montants requis soient énormes ils doivent être atteints si l on veut éviter une longue période de croissance faible de chômage élevé et de niveau de vie en baisse pour les plus pauvres du monde
il est désormais absolument évident que l' austérité et les réformes domestiques ne sont pas suffisantes pour tirer la périphérie de la zone euro hors de la récession profonde dans laquelle elle se trouve
la prise de conscience de l' échec des politiques actuelles est à l' origine de mécontentement social de troubles civils et d instabilité politique les élections récentes en italie et la résistance croissante de la population grecque aux efforts de réforme entrepris par son gouvernement servent de baromètre
ramener les économies périphériques de la zone euro sur le chemin de la croissance nécessite plus que des réformes structurelles et un assainissement budgétaire
ca exige également une réforme substantielle du système de gouvernance économique de l' union monétaire en vue de rétablir la stabilité financière et de réduire les coûts d' emprunt ainsi que d' encourager la demande extérieure afin de compenser les effets de l' austérité
réformer la gouvernance implique d' importants progrès vers l' unification économique centraliser la dette européenne par le biais des euro obligations mobiliser des fonds de secours suffisants permettant à la banque centrale européenne d intervenir sur les marchés obligataires primaires et établir à la fois une union fiscale et une union bancaire
il s' agit d' un défi de taille compte tenu de la réticence de la plupart des états membres de l' ue à céder des compétences aux institutions européennes
mais l' europe doit s engager de façon plus décidée dans cette direction
dans le cas contraire la spéculation sur la dette nationale des états membres persistera maintenant les coûts d' emprunt à des niveaux qui sont incompatibles avec les conditions requises pour soutenir la reprise économique
en ce qui concerne la demande extérieure il est peu probable que l aide intra européenne sous la forme des politiques de relance dans les économies les plus fortes s' avère suffisante en raison surtout des conditions financières et politiques qui prévalent en allemagne
la mise en oeuvre d' une initiative de type plan marshall mobilisant des ressources budgétaires de l' ue et des prêts supplémentaires par la banque européenne d' investissement pour financer des investissements dans les pays les plus faibles pourrait être une alternative mais elle manque de soutien politique
à l' échelle mondiale ni les etats unis ni le japon ne sont en mesure d' apporter un stimulus externe important
seuls les pays émergents et les économies en développement d' asie pourraient contribuer efficacement à l augmentation de la demande mondiale grâce à un effort coordonné visant à stimuler la consommation intérieure qui elle même stimulerait une hausse des investissements
l' expérience récente du fmi suggère que au moyen d une coordination appropriée des fonds privés pourraient être mobilisés pour de grands projets de partenariat public privé alliant expansion de la demande et investissements d' infrastructure
en d' autres termes un new deal mondial combinant différentes politiques visant à un réalignement méthodique de la consommation et de l' investissement dans le monde semble être nécessaire
les économies avancées devraient promouvoir des réformes structurelles visant à renforcer la productivité avec une vigueur renouvelée
la zone euro devrait consolider son union monétaire
quant aux économies émergentes et en développement elles devraient soutenir les sources intérieures de croissance
tout d' abord la coordination de la politique internationale par le g vingt devrait être renforcée par la création d' un secrétariat permanent chargé de faire des propositions et des recommandations concernant les évolutions macroéconomiques et financières
le secrétariat devrait coopérer activement avec le fmi pour bénéficier de son analyse notamment en ce qui concerne les taux de change
deuxièmement la réforme financière mondiale doit avancer à un rythme plus rapide
le secteur financier a besoin d une réglementation plus stricte d une supervision renforcée et de mécanismes de résolution cohérents au niveau international afin de faire face aux problèmes posés par les très grandes institutions mondiales qui sont considérées comme trop importantes ou trop complexes pour faire faillite
enfin un nouveau pacte commercial peut être mais pas nécessairement au sein du cycle de doha est nécessaire pour assurer l' accès des grandes puissances commerciales aux marchés étrangers
cela est essentiel pour inspirer la confiance dans les pays asiatiques qui pourraient être persuadés de favoriser les sources intérieures par opposition aux sources externes de la demande
en outre la libéralisation du commerce permettra également d' augmenter la confiance des consommateurs dans le monde entier
le moment est venu pour un nouvel accord global destiné à promouvoir la croissance apporter des réponses aux conditions de crise qui prévalent dans certaines parties du monde et rééquilibrer l' économie mondiale afin de la ramener sur le chemin d' une croissance forte et régulière
newport beach deux variantes de crise financière continuent de faire des ravages dans les économies occidentales alimentant chômage et pauvreté celle dont parlent régulièrement les journaux impliquant les gouvernements de nombreux pays à travers le monde et une autre moins visible impliquant les petites et moyennes entreprises ainsi que les ménages
tant que les deux ne sont pas traitées de façon appropriée l' occident restera accablé d une croissance lente d un chômage obstinément élevé et d une inégalité excessive de revenus et de richesse
dans le contexte de la crise financière mondiale les gouvernements du monde entier se sont engagés dans une relance budgétaire et monétaire afin d' éviter une probable dépression
ils sont parvenus à compenser les dangereuses perturbations économiques provoquées par le désendettement du secteur privé mais au prix d un encombrement de leurs soldes budgétaires et des bilans de leurs banques centrales
bien que la qualité du crédit souverain se soit détériorée pratiquement partout et continuera très probablement à évoluer dans la même direction les implications ont été différentes pour chaque pays
certains pays occidentaux comme la grèce avaient des comptes publics fragiles dès le départ et ont rapidement basculé en mode de crise persistante
ils en sont toujours au même point aujourd hui demeurant incapables d' offrir à leurs citoyens une lumière au bout de ce qui a déjà été un long tunnel
d' autres pays avaient fait preuve de davantage de responsabilité budgétaire mais ont été submergés par les dettes reprises d' autres entités par exemple les banques irresponsables ont coulé le budget de l' irlande
d' autres encore dont les états unis n ont connu aucune menace immédiate mais n' ont pas réussi à avancer sur des questions à plus long terme
quelques uns comme l' allemagne avaient construit une résilience économique et financière profonde grâce à des années de discipline budgétaire et de réformes structurelles
il n' est pas surprenant que les approches politiques aient également varié
en fait elles n ont partagé qu une seule caractéristique néanmoins cruciale et décevante l' impossibilité de compter sur une croissance rapide comme moyen le plus sûr de désendetter une économie surendettée
la grèce a essentiellement fait défaut sur certaines obligations
l' irlande a opté pour l' austérité et les réformes tout comme le royaume uni
les états unis opèrent un transfert progressif de ressources des créanciers vers les débiteurs via la répression financière
et l' allemagne est lentement en train de consentir à une expansion prudente de sa demande intérieure
nous avons assez parlé de la crise de la dette souveraine qui compte tenu de son impact au niveau national régional et mondial a été particulièrement bien couverte
après tout les souverains sont appelés de la sorte parce qu' ils ont le pouvoir d' imposer des taxes et des réglementations et dans le cas extrême de procéder à la confiscation
l autre crise du crédit est tout aussi conséquente et reçoit beaucoup moins d' attention alors qu elle érode l' intégrité des sociétés leur capacité productive ainsi que la capacité de maintenir un certain niveau de vie en particulier pour les plus démunis
je connais très peu de pays occidentaux dans lesquels les petites et moyennes entreprises de même que les ménages à revenus moyens ou faibles n' ont pas connu une baisse significative de leur accès au crédit sous forme non seulement de nouveaux financements mais aussi de la capacité à renouveler des lignes de crédit et refinancer d anciens prêts
elles vont de la prudence généralisée dans l octroi de prêts bancaires à l aversion au risque anormalement élevé du discrédit de certains véhicules de crédit à la suppression pur et simple de certaines institutions du secteur de l intermédiation financière
ce n' est pas juste une question de capacités perdues ou d augmentation de la pauvreté la persistance d' un chômage élevé entraîne également des troubles sociaux l' érosion de la confiance dans les dirigeants politiques et les institutions et le risque croissant d' une génération perdue
en effet les statistiques de chômage dans de nombreux pays avancés sont dominées par le chômage de longue durée généralement défini comme six mois ou plus
pour ceux qui ont une expérience de travail préalable l érosion des compétences devient un problème tandis que les primo entrants infructueux sur le marché du travail ne sont pas seulement au chômage mais risquent de devenir inemployables
les gouvernements font trop peu pour répondre à la débâcle du crédit privé
sans doute il est nécessaire de commencer par régler le côté souverain de la crise mais il semble que la plupart des responsables n aient même aucun plan global en tête
l asymétrie politique est la plus grande dans les pays qui sont les plus gravement touchés par la crise de la dette souveraine
dans ces pays le secteur privé a essentiellement été laissés à lui même et la plupart des ménages et des entreprises sont en difficulté alimentant ainsi la permanence de l implosion économique
d' autres pays semblent avoir adopté une approche field of dreams également connue comme construis ils viendront des marchés du crédit privé
aux états unis par exemple les taux d' intérêt artificiellement bas pour les prêts hypothécaires résultant de la l' activisme politique de la réserve fédérale sont censés redémarrer un financement prudent
la banque centrale européenne adopte une approche indirecte similaire
aux deux endroits d autres entités d' élaboration de politiques disposant de bien meilleurs outils semblent réticents ou incapables de jouer leur rôle
en fait seul le royaume uni a visiblement opté pour une action plus coordonnée et directe en vue de contrer les déficits persistants issus de la partie privée de la crise du crédit
en effet le plan pour le financement du crédit conçu conjointement par la banque d' angleterre et le trésor vise à accroître les incitants des banques et des sociétés de construction à prêter aux ménages du royaume uni et aux sociétés non financières tout en les tenant responsables d un bon comportement
l' exemple britannique est important mais compte tenu de la portée et de l' ampleur des défis la proposition est relativement modeste
le programme peut stimuler une certaine intermédiation du crédit productif mais il n ébranlera pas de manière significative ce qui restera l' un des principaux obstacles à une reprise économique robuste
un accès adéquat au crédit pour les segments productifs fait partie intégrante d' une économie qui fonctionne bien
sans cela la croissance faiblit la création d' emplois est insuffisante et l élargissement des inégalités de revenus et de richesse détruit le tissu social
c' est pourquoi toute approche globale visant à restaurer le dynamisme économique et financier des pays avancés doit cibler la relance adéquate des flux de crédit privé
politique toxique contre meilleures pratiques économiques
new york la relation entre la politique et l' économie est en train de changer
les politiciens dans les pays avancés sont englués dans des conflits bizarres souvent toxiques qui les empêchent d agir en vue de mettre en oeuvre le consensus économique croissant sur la façon d' échapper à la période prolongée de croissance faible et inégale que nous connaissons
cette tendance doit être inversée avant qu' elle ne paralyse structurellement le monde avancé et n emporte les économies émergentes par la même occasion
de toute évidence les querelles politiques n' ont rien de nouveau
mais jusqu il y a peu la norme était que si les économistes professionnels atteignaient un consensus technocratique sur une approche de politique donnée les dirigeants politiques le suivraient
même lorsque plusieurs partis politiques radicaux tentaient de pousser un programme différent des forces puissantes qu il s agisse de la persuasion morale des gouvernements du g sept des marchés de capitaux privés ou de la conditionnalité attachée aux prêts du fonds monétaire international et de la banque mondiale faisaient presque toujours en sorte que l' approche consensuelle soit finalement adoptée
dans les années mille neuf cent quatre-vingt-dix et deux mille par exemple le soi disant consensus de washington a dominé l' élaboration des politiques dans une grande partie du monde de nombreux pays depuis les états unis jusqu à une multitude d' économies émergentes se sont engagés dans la libéralisation des échanges la privatisation l utilisation accrue des mécanismes de prix la déréglementation du secteur financier ainsi que des réformes fiscales et monétaires mettant l accent sur l' offre
l adoption du consensus de washington par les institutions multilatérales a amplifié sa transmission aidant à faire avancer le processus plus large de la mondialisation économique et financière
les gouvernements suivants en particulier ceux dirigés par des mouvements non traditionnels arrivés au pouvoir suite au malaise et à la frustration de la population face aux partis traditionnels ont parfois été en désaccord avec l' opportunité et la pertinence du consensus de washington
mais comme le président brésilien luiz in cio lula da silva l a démontré lors de son célèbre revirement politique de deux mille deux ce consensus tendait à l' emporter largement
et il a continué à exercer son influence jusqu il y a environ deux ans lorsque le premier ministre grec alexis tsipras a exécuté un demi tour tout aussi notable
néanmoins après des années de croissance anormalement lente et fortement inégalitaire le consensus est en train de se briser
les citoyens des pays avancés sont frustrés par un establishment dont les experts économiques les leaders politiques traditionnels et les sociétés multinationales dominantes qu ils accusent de plus en plus d être responsable de leurs difficultés économiques
les mouvements et figures anti establishment ont été prompts à se saisir de cette frustration usant d une rhétorique inflammatoire et même combative pour engranger un soutien populaire
ils n ont même pas besoin de gagner des élections pour perturber le mécanisme de transmission entre l' économie et la politique
le royaume uni l a démontré en juin avec son vote pour le brexit une décision qui a défié directement le large consensus économique selon lequel l' intérêt de la grande bretagne était de rester au sein de l' union européenne
le référendum a eu lieu pour une seule raison en deux mille treize le premier ministre de l époque david cameron craignait d être incapable d' obtenir un soutien suffisant de sa base au parti conservateur lors des élections générales cette même année
par conséquent il a flatté les électeurs eurosceptiques avec la promesse d' un référendum
la perturbation politique provoquée par le uk independence party un parti anti establishment qui a fini par gagner un seul siège au parlement pour se retrouver peu de temps après sans leader et dans la tourmente
a présent il semble que les vannes soient ouvertes
lors de la récente conférence annuelle du parti conservateur les discours de la première ministre theresa may et des membres de son cabinet ont révélé une intention de poursuivre un brexit dur menant à un démantèlement des arrangements commerciaux qui ont bien servi l' économie
ils ont également attaqué les élites internationales et critiqué les politiques de la banque d' angleterre qui ont aidé à stabiliser l' économie britannique au lendemain du référendum offrant de ce fait du temps au gouvernement de may pour formuler une stratégie de brexit cohérente
plusieurs autres économies avancées connaissent des développements politiques analogues
en allemagne la percée surprenante du parti d' extrême droite alternative für deutschland lors des dernières élections régionales semble déjà influencer le comportement du gouvernement
aux etats unis même si la campagne présidentielle de donald trump ne parvient pas à ramener les républicains à la maison blanche comme il semble de plus en plus probable étant donné que le dernier rebondissement de cette campagne très inhabituelle a vu de nombreux dirigeants républicains désavouer le candidat de leur parti sa candidature laissera probablement un impact durable sur la politique américaine
s il n est pas bien géré le référendum constitutionnel en italie en décembre un pari risqué du premier ministre matteo renzi pour consolider son soutien pourrait se retourner contre lui tout comme ce fut le cas pour le référendum de cameron ce qui provoquerait des troubles politiques et saperait les actions efficaces entreprises pour relever les défis économiques du pays
ne vous méprenez pas des options politiques solides et crédibles sont disponibles
après des années de performance économique médiocre il est largement admis qu il est nécessaire de sortir de la dépendance excessive à la politique monétaire non conventionnelle
comme la directrice générale du fmi christine lagarde l' a expliqué les banques centrales ne peuvent pas représenter la seule option valable
comme je le montre dans mon livre the only game in town publié en janvier les pays ont besoin d' une approche politique plus globale impliquant des réformes structurelles pro croissance une gestion de la demande plus équilibrée y compris davantage de dépenses fiscales en matière d infrastructure et une meilleure coordination des politiques et de l architecture internationales
il est également nécessaire comme a été mis en évidence par la longueur de la crise grecque de traiter les poches de grave surendettement ce qui peut avoir un terrible impact s étendant bien au delà de la population directement touchée
l' émergence d' un nouveau consensus sur ces points est une bonne nouvelle
mais dans le contexte politique actuel traduire ce consensus en action prendra probablement trop de temps voire ne se fera pas
le risque est que si la mauvaise politique évince les bonnes pratiques économiques la colère populaire et la frustration augmentent rendant la politique encore plus toxique